
Xinyi liuhebafa, les six harmonies et huit méthodes gouvernées par l'intention du cœur

Sun Di, Hong Kong 1978
Apprendre le Liu He Ba Fa
六合八法拳
La pratique de cet art est basée sur plusieurs principes spécifiques, dont les six harmonies et les huit méthodes, d'où il tire son nom. Les six harmonies décrivent comment s'harmonisent les parties du corps, les gestes et l'esprit afin de créer l'unicité de l'intention et du mouvement. On dit que lorsqu'une partie du corps est mise en action, tout le reste du corps doit être en mouvement. Les huit méthodes, quant à elles, sont les moyens pour transformer profondément le corps en utilisant des procédés tangibles. Les huit méthodes font aussi référence à la direction précise des forces que nous appliquons dans nos mouvements, pour un jour arriver à produire une force qui s'exprime simultanément dans toutes les directions. Véritable laboratoire des transformations internes, le liuhebafa propose un idéal d'union entre le corps, l'esprit, les énergies internes, le mouvement et la quiétude. C'est un tout autre monde à découvrir !
Cet outil de perfectionnement de l'art interne (neigong) doit être abordé méthodiquement avec de bonnes fondations et n'est pas offert aux tout débutants. Il faut compléter au moins un cours de perfectionnement en taichi avant d'entreprendre ce parcours.

Le Liuhebafa de Sun di et Liang Zipeng
Art riche en traditions, il s'est développé pendant quelques centaines d'années parallèlement au Taiji quan, au Xingyi quan et au Bagua en se transmettant par l'intermédiaire d'un nombre relativement petit d'adeptes et de grands maîtres jusqu'au début du vingtième siècle où il a été enseigné publiquement par Wu Yi Hui (吳翼翬 1887-1958) considéré comme le père moderne de la tradition (photo ci-contre). Monsieur Wu, comme il aimait être appelé (plutôt que maître), a été le professeur de Liang Zipeng (梁子鵬 1900–1974) qui a été un de ses brillants élèves. C'est de lui que Moy Lin-shin, notre professeur, et son sénior Sun Di ont été élève à Hong Kong jusqu'en 1974.
L'enchaînement de 66 mouvements que nous enseignons est celui que pratiquait Sun Di (1917-1999) (voir les photos plus haut). Sun Di était renommé à Hong Kong pour son pousse-main et sa maîtrise du Yiquan et du Xing Yi. Maître Moy, pour sa part, nous a transmis cet enchaînement en y dégageant l'essence des mouvements pour avantager l'apprentissage du «travail interne». Soulignons que les grands principes du Liuhebafa ont fortement influencé le tai chi chuan que Maître Moy nous a enseigné.

Wu Yi Hui
L'appellation complexe du Liu He Ba Fa
西嶽華山陳希夷 心意六合八法拳
Xīyuè huàshān chénxīyí xīnyì liùhébāfǎ quán
Texte et traduction de Philippe Gagnon, Taichi nuances.
Il est traditionnel en Chine d'attribuer la création d'un art à un personnage prestigieux. Cette appellation incorpore donc la légende véhiculé par Wu Yihui sur l'origine du liuhebafa, et peut être traduite comme ceci:
« L’art pugilistique des six harmonies et huit méthodes [accomplies par] la volition, [attribué à] Chen Xiyi du Sommet de l’Ouest, le mont Hua ». Ainsi, faisant écho à la légende que Zhang Sanfeng est à l'origine du taiji quan, on a voulu attribuer la création du Liuhebafa à un grand ermite daoïste du 10e siècle, Chen Tuan (surnommé Chen Xiyi). illustration ci-contre.
La plupart des lignées de transmission de l'art utilisent l'appellation huayue xinyi liuhebafa quan (華嶽心意六合八法拳), qui conserve un lien implicite avec Chen Xiyi, en faisant simplement référence au mont Hua. Le 'xinyi', littéralement - l'intention du cœur, est peut-être aussi une référence à l'ancêtre de la discipline moderne du Xingyi.
